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bruit qu’elle entendit à peu de distance lui fit tourner la tête. Elle vit venir à elle sous la charmille Gaston et mademoiselle de Vercelles ; ils étaient seuls ; et Margot, cachée par un taillis épais, ne pouvait être aperçue d’eux. Au milieu de l’allée, mademoiselle de Vercelles s’arrêta et s’assit sur un banc ; Gaston resta quelque temps debout devant elle, la regardant avec tendresse ; puis il fléchit le genou, l’entoura de ses bras, et lui donna un baiser. À ce spectacle, Margot se leva hors d’elle-même ; une douleur inexprimable la saisit, et, sans savoir où elle allait, elle s’enfuit en courant vers la campagne.