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près qu’à Paris. Plus de coups d’œil furtifs, plus de bruits d’espagnolette. Tous les jours, à cinq heures du matin, la cloche résonnait faiblement. C’était le garde-chasse qui réveillait Gaston, la cloche se trouvant près de sa fenêtre. Le jeune homme se levait et partait pour la chasse. Cachée derrière sa persienne, Margot le voyait, entouré de ses chiens, le fusil au poing, monter à cheval et se perdre dans le brouillard qui couvrait les champs. Elle le suivait des yeux avec autant d’émotion que si elle eût été une châtelaine captive dont l’amant partait pour la Palestine. Il arrivait souvent que Gaston, au lieu d’ouvrir le premier échalier, le faisait franchir à son cheval. Margot, à cette vue, poussait des soupirs ignorés, mais à la fois bien doux et bien cruels. Elle se figurait qu’à la chasse on courait les plus grands dangers. Quand Gaston rentrait le soir, couvert de poussière, elle le regardait des pieds à la tête pour s’assurer qu’il n’était point blessé, comme s’il fût revenu d’un combat ; mais, lorsqu’elle le voyait tirer de son carnier un lièvre ou une couple de perdrix, et les déposer sur la table, il lui semblait voir un guerrier vainqueur chargé des dépouilles de l’ennemi.

Ce qu’elle craignait arriva un jour : Gaston, en sautant une haie, fit une chute de cheval ; il tomba au milieu des ronces, et en fut quitte pour quelques égratignures. De quelles poignantes émotions ce léger accident fut la cause ! La prudence de Margot faillit l’aban-