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Quelque effort que Béatrice pût faire par la suite, elle n’obtint jamais de son amant qu’il travaillât de nouveau ; il fut inflexible à toutes ses prières, et, quand elle le pressait trop vivement, il lui récitait son sonnet. Il resta ainsi jusqu’à sa mort fidèle à sa paresse ; et Béatrice, dit-on, le fut à son amour. Ils vécurent longtemps comme deux époux, et il est à regretter que l’orgueil des Lorédans, blessé de cette liaison publique, ait détruit le portrait de Béatrice, comme le hasard avait détruit le premier tableau du Tizianello[1].

FIN DU FILS DU TITIEN.
  1. C’est aux recherches d’un amateur célèbre, M. Doglioni, qu’on doit de savoir que ce tableau a existé. (Note de l’auteur.)