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la passion de cette femme et se préparer de nouvelles importunités. Il prit le parti opposé ; il courut chez elle en toute hâte, comme s’il eût été furieux ; il se prépara à lui jouer une scène désespérée, et à l’épouvanter si bien qu’elle se tînt dorénavant en repos.

Monna Bianchina était une de ces Vénitiennes blondes aux yeux noirs dont le ressentiment a, de tout temps, été regardé comme dangereux. Depuis qu’il l’avait si maltraitée, Pippo n’avait reçu d’elle aucun message ; elle préparait sans doute en silence la vengeance qu’elle avait annoncée. Il était donc nécessaire de frapper un coup décisif, sous peine d’augmenter le mal. Elle se disposait à sortir quand le jeune homme arriva chez elle ; il l’arrêta dans l’escalier, et la forçant à rentrer dans sa chambre :

— Malheureuse femme ! s’écria-t-il, qu’avez-vous fait ? Vous avez détruit toutes mes espérances, et votre vengeance est accomplie !

— Bon Dieu ! que vous est-il arrivé ? demanda la Bianchina stupéfaite.

— Vous le demandez ! Où est cette bourse que vous avez dit venir de vous ? Oserez-vous encore me soutenir ce mensonge ?

— Qu’importe si j’ai menti ou non ? je ne sais ce que cette bourse est devenue.

— Tu vas mourir ou me la rendre, s’écria Pippo en se jetant sur elle. Et, sans respect pour une robe neuve dont la pauvre femme venait de se parer, il écarta vio-