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de cendres et le souper prêt. Au moment de sonner, il hésita.

— Mais quel mal y aurait-il, se dit-il à lui-même, quand je passerais là une heure, et quand je demanderais à Bernerette un souvenir de l’ancien amour ? Quel danger puis-je courir ? Ne serons-nous pas libres tous deux demain ? Puisque la nécessité nous sépare, pourquoi craindrais-je de la revoir un instant ?

Il était minuit ; il sonna doucement, et la porte s’ouvrit. Comme il montait l’escalier, la portière l’appela, et lui dit qu’il n’y avait personne. C’était la première fois qu’il lui arrivait de ne pas trouver Bernerette chez elle. Il pensa qu’elle était allée au spectacle et répondit qu’il attendrait, mais la portière s’y opposa. Après avoir hésité longtemps, elle lui avoua enfin que Bernerette était sortie de bonne heure, et qu’elle ne devait rentrer que le lendemain.