V
Bernerette le quitta après déjeuner, et ne voulut pas qu’il la ramenât chez elle. Il mit de côté l’argent qu’on lui avait prêté, bien résolu à payer ses dettes ; mais il ne se pressa pas de les payer. Quelque temps après, il fut d’un souper chez Gérard ; on ne se sépara qu’au jour. Comme il sortait, Gérard l’arrêta.
— Que vas-tu faire ? lui dit-il ; il est trop tard pour dormir ; allons déjeuner à la campagne.
La partie fut arrangée ; Gérard envoya réveiller sa maîtresse, et lui fit dire de se préparer.
— C’est dommage, dit-il à son ami, que tu n’aies pas aussi quelqu’un à emmener ; nous ferions partie carrée, ce serait plus gai.
— Qu’à cela ne tienne, répondit Frédéric, cédant à un mouvement d’amour-propre ; je vais, si tu veux, écrire un petit mot que ton groom portera ici près ; quoiqu’il soit un peu matin, Bernerette viendra, je n’en doute pas.
— À merveille ! Qu’est-ce que c’est que Bernerette ? N’est-ce pas ta grisette d’autrefois ?
— Précisément ; c’est à son sujet que tu me faisais ta morale.