IV
Il ne se logea point, cette fois, dans le quartier Latin ; il avait affaire au Palais de Justice, et il prit une chambre près du quai aux Fleurs. À peine arrivé, il reçut la visite de son ami Gérard. Celui-ci, pendant l’absence de Frédéric, avait fait un héritage considérable. La mort d’un vieil oncle l’avait rendu riche ; il avait un appartement dans la Chaussée-d’Antin, un cabriolet et des chevaux ; il entretenait en outre une jolie maîtresse ; il voyait beaucoup de jeunes gens ; on jouait chez lui toute la journée et quelquefois toute la nuit. Il courait les bals, les spectacles, les promenades ; en un mot, de modeste étudiant il était devenu un jeune homme à la mode.
Sans abandonner ses études, Frédéric fut entraîné dans le tourbillon qui environnait son ami. Il y apprit bientôt à mépriser ses anciens plaisirs de la Chaumière. Ce n’est pas là qu’irait se montrer ce qu’on appelle la jeunesse dorée. C’est souvent en moins bonne compagnie, mais peu importe ; il suffit de l’usage, et il est plus noble de se divertir chez Musard avec la canaille qu’au boulevard Neuf avec d’honnêtes gens. Gérard