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à celui qu’on voudrait atteindre, tout cela est conçu et traité dramatiquement, selon les règles de l’art et même du métier. Il faudrait être aveugle pour ne point le voir. Cependant on s’est si bien accoutumé à dire que les comédies d’Alfred de Musset n’étaient pas destinées au théâtre qu’on l’a répété de celle-ci, comme des précédentes, sans y regarder et contrairement à l’évidence.

Carmosine parut pour la première fois, en 1850, dans le Constitutionnel. Une erreur de ponctuation, commise par les compositeurs de ce journal et qui changeait le sens d’un vers dans la romance de Minuccio, fut pour l’auteur un sujet de grand chagrin. Il écrivit à M. Véron, sur ce vers estropié, une lettre curieuse qu’on trouvera dans la Correspondance.

La mise en scène de cette comédie n’a présenté aucune difficulté sérieuse. On n’y a éprouvé d’autre embarras que celui des richesses. La trop grande abondance des idées, qui ajoute au charme de la lecture, a rendu nécessaires quelques coupures à la représentation. Cette pièce a été jouée sur le théâtre de l’Odéon, le 7 novembre 1865, et le public de Paris a témoigné ce jour-là qu’il n’avait point perdu le goût des sentiments élevés ni du beau langage. Mademoiselle Thuillier a donné au personnage de Carmosine un caractère de douce passion et de mélancolie poétique dont ses auditeurs garderont longtemps le souvenir.

FIN DU TOME CINQUIÈME.