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idée, je vous en avertis, il faut que je me saisisse au vol ; je me connais, je réussirai.

Mathilde.

Ordonnez donc, je me soumets.

Madame de Léry.

Passez dans ce cabinet, habillez-vous à la hâte et jetez-vous dans ma voiture. Je ne veux pas vous envoyer au bal, mais il faut qu’en rentrant vous ayez l’air d’y être allée. Vous vous ferez mener où vous voudrez, aux Invalides ou à la Bastille ; ce ne sera peut-être pas très divertissant, mais vous serez aussi bien là qu’ici pour ne pas dormir. Est-ce convenu ? Maintenant, prenez votre bourse, et enveloppez-la dans ce papier, je vais mettre l’adresse. Bien, voilà qui est fait. Au coin de la rue, vous ferez arrêter ; vous direz à mon groom d’apporter ici ce petit paquet, de le remettre au premier domestique qu’il rencontrera, et de s’en aller sans autre explication.

Mathilde.

Dites-moi du moins ce que vous voulez faire.

Madame de Léry.

Ce que je veux faire, enfant, est impossible à dire, et je vais voir si c’est possible à faire. Une fois pour toutes, vous fiez-vous à moi ?

Mathilde.

Oui, tout au monde pour l’amour de lui.

Madame de Léry.

Allons, preste ! Voilà une voiture.