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je reprends ma course. Je suis heureux de vous voir heureuse. Adieu.

Bettine.

Mais vous nous reviendrez ? Oh ! je veux que vous soyez notre ami, d’abord, entendez-vous ? notre ami à tous deux ! Je prétends vous voir tous les jours, à la mode de notre pays. Où demeurez-vous ?

Le marquis.

À trois pas d’ici, à cette maison blanche, là, derrière les arbres.

Bettine.

C’est délicieux ! nous voisinerons.

Le marquis.

Je le voudrais, mais c’est que je pars demain.

Bettine.

Ah, bah ! si vite ! c’est impossible ! nous ne permettrons jamais cela. Et où allez-vous ?

Le marquis.

Je vais à Parme. Vous savez que j’ai là ma famille, et, dans ce moment-ci, je suis absolument forcé…

Bettine.

Ah, mon Dieu ! quel ennui ! Vous êtes forcé, dites-vous ? Eh bien ! tenez, j’aimerais mieux ne pas vous avoir revu du tout. Oui, en vérité, car ce n’est qu’un regret de plus que vous êtes venu m’apporter, et Dieu sait maintenant quand vous reviendrez ! Allez ! vous êtes un méchant homme ! — Mais au moins restez à dîner. Je veux que vous signiez mon contrat.