Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/242

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Calabre.

Non, par moi-même, je ne m’en doute pas. Il me semble pourtant…

Steinberg.

Quoi ?

Calabre.

Que si monsieur épousait madame, il ne pourrait y avoir grand mal. Il me semble qu’il y a bien des exemples… Elle est jeune et jolie ; sa réputation, comme vous le disiez, est excellente. Elle est riche,… vous l’êtes aussi.

Steinberg.

En es-tu sûr ?

Calabre.

Vous êtes si généreux !…

Steinberg.

Preuve de plus que je ne suis pas riche ! Je l’ai été, mais je ne le suis plus.

Calabre.

Est-il possible, monsieur ?

Steinberg.

Oui, Calabre. Quand je n’aimais que le plaisir, ce que m’ont coûté mes folies, je ne le regrette pas, je n’en sais rien ; mais depuis que j’ai l’amour au cœur, c’est une ruine. Rien ne coûte si cher que les femmes qui ne coûtent rien, — et par là-dessus le lansquenet…

Calabre.

Vous jouez donc toujours, monsieur ?