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Chavigny.

La montrer ! Ne dirait-on pas que c’est un trophée !

Mathilde.

Écoutez-moi, je vous en prie, et laissez-moi votre main dans les miennes.

Elle l’embrasse.

M’aimez-vous, Henri ? répondez.

Chavigny.

Je vous aime, et je vous écoute.

Mathilde.

Je vous jure que je ne suis pas jalouse ; mais si vous me donnez cette bourse de bonne amitié, je vous remercierai de tout mon cœur. C’est un petit échange que je vous propose, et je crois, j’espère du moins, que vous ne trouverez pas que vous y perdez.

Chavigny.

Voyons votre échange ; qu’est-ce que c’est ?

Mathilde.

Je vais vous le dire, si vous y tenez ; mais, si vous me donniez la bourse auparavant, sur parole, vous me rendriez bien heureuse.

Chavigny.

Je ne donne rien sur parole.

Mathilde.

Voyons, Henri, je vous en prie.

Chavigny.

Non.