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fonctions me le permettent. Il y avait donc chez vous grande soirée, beaucoup de monde ?

Calabre.

Non, ils étaient tous deux tout seuls, madame et monsieur le baron, et ils se sont donné ainsi un grand concert en tête à tête. Ce n’est pas la première fois. C’est une habitude que madame a prise depuis qu’elle a quitté le théâtre. Elle ne peut pas dormir si elle n’a pas chanté. Au point du jour, elle s’est couchée, et monsieur a pris son fusil.

Le notaire.

Vous en direz ce qu’il vous plaira, cela me paraît de l’extravagance. La chasse et la musique sont deux fort bonnes choses ; mais quand on se marie, monsieur Calabre, on se marie. Et les témoins ?

Calabre.

Monsieur a dit qu’il les amènerait. Un peu de patience. Que me veut-on ?

Un domestique, entrant.

Monsieur, c’est une lettre de la princesse.

Calabre, prenant la lettre.

C’est bon. Vous savez bien que monsieur n’y est pas.

Le domestique.

Il y a là un homme à cheval.

Calabre.

Qu’il attende. Ah ! voici monsieur le baron.