pons-le par morceaux, et mangeons, mangeons ! J’en ai jusqu’au coude. Fouille dans la gorge, roule-le, roule ! Mordons, mordons, et mangeons !
- Il tombe épuisé.
Tu as inventé un rude jeu, maître, et tu y vas en vrai tigre ; mille millions de tonnerres ! tu rugis comme une caverne pleine de panthères et de lions.
Ô jour de sang, jour de mes noces ! Ô soleil, soleil ! il y a assez longtemps que tu es sec comme le plomb ; tu te meurs de soif, soleil ! son sang t’enivrera. Ô ma vengeance ! qu’il y a longtemps que tes ongles poussent ! Ô dents d’Ugolin ! il vous faut le crâne, le crâne !
Es-tu en délire ? As-tu la fièvre, ou es-tu toi-même un rêve ?
Lâche, lâche, — ruffian, — le petit maigre, les pères, les filles, — des adieux, des adieux sans fin, — les rives de l’Arno pleines d’adieux ! — les gamins l’écrivent sur les murs. — Ris, vieillard, ris dans ton bonnet blanc ; — tu ne vois pas que mes ongles poussent ? — Ah ! le crâne ! le crâne !
- Il s’évanouit.
Maître, tu as un ennemi.
- Il lui jette de l’eau à la figure.