Vous le savez bien. Buvez donc. Quand vous retournerez ce billet cent fois, vous n’en tirerez pas deux paroles.
Une telle demande faite à la bonne venue ! Un seul mot de réponse, et ce seul mot est « oui ! » — En vérité, ce « oui » trouble toutes mes idées ; je n’ai jamais rien vu de pareil à ce « oui ». Ma foi ! je te prenais pour un fou, et tout ce qu’il y a de bienséances au monde se révoltait en moi en voyant ton audace ; mais j’avoue que ce « oui » me bouleverse ; ce « oui » m’assomme, ce « oui » est plus qu’étrange, il est exorbitant, et si je n’étais pas ton oncle, je croirais presque que tu as raison.
- La nuit commence.
Cela ne prouverait pas que vous eussiez tort. Eh ! garçon, une autre bouteille. Dans ce bas monde, chacun fait à sa guise. Qu’est-ce qu’un oui ou un non de plus ou de moins ? Tenez ! mon oncle, réconciliation : au lieu de sévérité, indulgence ; au lieu de colère, amourette ; au lieu de nous quereller, trinquons. — Ce « oui » qui vous offusque tant, n’est pas si niais, savez-vous ? Cette petite fille a de l’esprit, et même quelque chose de mieux ; il y a du cœur dans ce seul mot, je ne sais quoi de tendre et de hardi, etc.
(Suit la scène iii jusqu’à ces mots : « Moitié chair et moitié coton. »)
Allons ! mon oncle, à vos anciennes amours !
Sais-tu que, pour une auberge de hasard, ce petit vin-là n’est pas mauvais ? J’avais besoin de cette halte. Je me sens tout ragaillardi.