Je suis curieuse de lire de son style, à ce monsieur, comme vous l’appelez.
- Elle lit.
« Mademoiselle, je meurs d’amour pour vous. Je vous ai vue l’hiver passé, et, vous sachant à la campagne, j’ai résolu de vous revoir ou de mourir. J’ai donné un louis à mon postillon… »
Ne voudrait-il pas qu’on le lui rendît ? Nous avons bien affaire de le savoir !
« à mon postillon, pour me verser devant votre porte. Je vous ai rencontrée deux fois ce matin, et je n’ai rien pu vous dire, tant votre présence m’a troublé ! Cependant la crainte de vous perdre, et l’obligation de quitter le château… »
J’aime beaucoup ça ! Qui est-ce qui le priait de partir ? C’est lui qui me refuse de rester à dîner.
« me déterminent à vous demander de m’accorder un rendez-vous. Je sais que je n’ai aucun titre à votre confiance… »
La belle remarque, et faite à propos !
« mais l’amour peut tout excuser ; ce soir, à neuf heures, pendant le bal, je serai caché dans le bois ; tout le monde ici me croira parti, car je sortirai du château en voiture avant dîner, mais seulement pour faire quatre pas et descendre. »
Quatre pas ! quatre pas ! l’avenue est longue ; ne dirait-on pas qu’il n’y a qu’à enjamber ?