Que tu seras heureux avec cette femme-là ! Allons tout dire à la baronne ; je me charge de l’apaiser.
Bouillon ! Comment une jeune fille peut-elle prononcer ce mot-là ? Elle me déplaît ; elle est laide et sotte. Adieu, mon oncle, je retourne à Paris.
Plaisantez-vous ? où est votre parole ? Est-ce ainsi qu’on se joue de moi ? [Que signifient ces yeux baissés et cette contenance défaite ?] Est-ce à dire que vous me prenez pour un libertin de votre espèce, et que vous vous servez de ma folle complaisance comme d’un manteau pour vos méchants desseins ? N’est-ce donc vraiment qu’une séduction que vous venez tenter ici sous le masque de cette épreuve ? Jour de Dieu ! si je le croyais !…
Elle me déplaît, ce n’est pas ma faute, et je n’en ai pas répondu.
En quoi peut-elle vous déplaire ? elle est jolie, ou je ne m’y connais pas. Elle a les yeux longs et bien fendus, des cheveux superbes, une taille passable. Elle est parfaitement bien élevée ; elle sait l’anglais et l’italien ; elle aura trente mille livres de rente, et en attendant une très belle dot. Quel reproche pouvez-vous lui faire, et pour quelle raison n’en voulez-vous pas ?