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rasser de toi ; pense à cela : veux-tu une jolie femme, tes dettes payées et vivre en repos ?

Valentin.

Puisque vous y tenez, mon oncle, et que vous parlez sérieusement, sérieusement je vais vous répondre : prenez du pâté, et écoutez-moi.

Van Buck.

Voyons, quel est ton sentiment ?

Valentin.

Sans vouloir remonter bien haut, ni vous lasser par trop de préambules, [je commencerai par l’antiquité.] Est-il besoin de vous rappeler la manière dont fut traité un homme qui ne l’avait mérité en rien ; qui toute sa vie fut d’humeur douce, jusqu’à reprendre, même après sa faute, celle qui l’avait si outrageusement trompé ? Frère d’ailleurs d’un puissant monarque, et couronné bien mal à propos…

Van Buck.

De qui diantre me parles-tu ?

Valentin.

De Ménélas, mon oncle.

Van Buck.

Que le diable t’emporte et moi avec ! Je suis bien sot de t’écouter.

Valentin.

Pourquoi ? il me semble tout simple…