Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/336

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne m’aurais rien fait, qu’a donc le mariage de si effroyable ? Voyons, parlons sérieusement. Tu serais, parbleu ! bien à plaindre quand on te mettrait ce soir dans les bras une jolie fille bien élevée, avec cinquante mille écus sur la table pour t’égayer demain matin au réveil. Voyez un peu le grand malheur, et comme il a de quoi faire l’ombrageux ! Tu as des dettes, je te les payerai ; une fois marié, tu te rangeras. Mademoiselle de Mantes a tout ce qu’il faut…

Valentin.

Mademoiselle de Mantes ! Vous plaisantez ?

Van buck.

Puisque son nom m’est échappé, je ne plaisante pas. C’est d’elle qu’il s’agit, et si tu veux…

Valentin.

Et si elle veut. C’est comme le dit la chanson :

Je sais bien qu’il ne tiendrait qu’à moi
De l’épouser, si elle voulait.

Van buck.

Non ; c’est de toi que cela dépend. Tu es agréé, tu lui plais.

Valentin.

Je ne l’ai jamais vue de ma vie.

Van buck.

Cela ne fait rien ; je te dis que tu lui plais.

Valentin.

En vérité ?