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qu’il excommunierait demain, si elles étaient en chair et en os.

Sire Maurice.

Lorenzo est un athée ; il se moque de tout. Si le gouvernement de votre Altesse n’est pas entouré d’un profond respect, il ne saurait être solide. Le peuple appelle Lorenzo Lorenzaccio : on sait qu’il dirige vos plaisirs, et cela suffit.

Le Duc.

Paix ! tu oublies que Lorenzo de Médicis est cousin d’Alexandre.

Entre le cardinal Cibo.

Cardinal, écoutez un peu ces messieurs qui disent que le pape est scandalisé des désordres de ce pauvre Renzo, et qui prétendent que cela fait tort à mon gouvernement.

Le Cardinal.

Messire Francesco Molza vient de débiter à l’Académie romaine une harangue en latin contre le mutilateur de l’arc de Constantin.

Le Duc.

Allons donc, vous me mettriez en colère ! Renzo, un homme à craindre ! le plus fieffé poltron ! une femmelette, l’ombre d’un ruffian énervé ! un rêveur qui marche nuit et jour sans épée, de peur d’en apercevoir l’ombre à son côté ! d’ailleurs un philosophe, un gratteur de papier, un méchant poète qui ne sait seulement pas faire un sonnet ! Non, non, je n’ai pas encore