Scène IV
Est-il un homme plus heureux que moi ? J’en suis certain, Jacqueline m’aime, et à tous les signes qu’elle m’en donne, il n’y a pas à s’y tromper. Déjà me voilà bien reçu, fêté, choyé dans la maison. [Elle m’a fait mettre à table à côté d’elle ;] si elle sort, je l’accompagnerai. Quelle douceur, quelle voix, quel sourire ! Quand son regard se fixe sur moi, je ne sais ce qui me passe par le corps ; j’ai une joie qui me prend à la gorge ; je lui sauterais au cou si je ne me retenais. Non ; — plus j’y pense, plus je réfléchis, les moindres signes, les plus légères faveurs, tout est certain ; elle m’aime, elle m’aime, et je serais un sot fieffé si je feignais de ne pas le voir. Lorsque j’ai chanté tout à l’heure, comme j’ai vu briller ses yeux ! [Allons ! ne perdons pas de temps. Déposons ici cette boîte qui renferme quelques bijoux ; c’est une commission secrète, et Jacqueline, sûrement, ne tardera pas à venir.]
Êtes-vous là, Fortunio ?
- Entre Jacqueline.