Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/274

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Landry.

Tu te souviens que j’ai vu l’autre jour un homme escalader la fenêtre : qui c’était, on n’en a rien su. Mais aujourd’hui, pas plus tard que ce soir, j’ai vu quelque chose, moi qui te parle, et ce que c’était, je le sais bien.

Guillaume.

Qu’est-ce que c’était ? conte-moi cela.

Landry.

J’ai vu Jacqueline, entre chien et loup, ouvrir la porte du jardin. Un homme était derrière elle, qui s’est glissé contre le mur, et qui lui a baisé la main ; après quoi, il a pris le large, et j’ai entendu qu’il disait : Ne craignez rien, je reviendrai tantôt.

Guillaume.

Vraiment ! cela n’est pas possible.

Landry.

Je l’ai vu comme je te vois.

Guillaume.

Ma foi ! s’il en était ainsi, je sais ce que je ferais à ta place. J’en avertirais maître André, comme l’autre fois, ni plus ni moins.

Landry.

Cela demande réflexion. Avec un homme comme maître André, il y a des chances à courir. Il change d’avis tous les matins.

Guillaume.

Entends-tu le carillon qu’ils font ? Paf, les portes !