Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/22

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Salviati.

Baste ! colère de jeune fille et pluie du matin…

Il sort.



Scène III

Chez le marquis de Cibo.
LE MARQUIS, en habit de voyage, LA MARQUISE, ASCANIO, LE CARDINAL CIBO, assis.
Le Marquis, embrassant son fils.

Je voudrais pouvoir t’emmener, petit, toi et ta grande épée qui te traîne entre les jambes. Prends patience : Massa n’est pas bien loin, et je te rapporterai un bon cadeau.

La Marquise.

Adieu, Laurent ; revenez, revenez !

Le Cardinal.

Marquise, voilà des pleurs qui sont de trop. Ne dirait-on pas que mon frère part pour la Palestine ? Il ne court pas grand danger dans ses terres, je crois.

Le Marquis.

Mon frère, ne dites pas de mal de ces belles larmes.

Il embrasse sa femme.
Le Cardinal.

Je voudrais seulement que l’honnêteté n’eût pas cette apparence.