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Scène II

À Venise.
PHILIPPE STROZZI, dans son cabinet.

J’en étais sûr. — Pierre est en correspondance avec le roi de France ; le voilà à la tête d’une espèce d’armée, et prêt à mettre le bourg à feu et à sang. C’est donc là ce qu’aura fait ce pauvre nom de Strozzi, qu’on a respecté si longtemps ! il aura produit un rebelle et deux ou trois massacres. Ô ma Louise ! tu dors en paix sous le gazon ; l’oubli du monde entier est autour de toi, comme en toi, au fond de la triste vallée où je t’ai laissée.

On frappe à la porte.

Entrez.

Entre Lorenzo.
Lorenzo.

Philippe ! je t’apporte le plus beau joyau de ta couronne.

Philippe.

Qu’est-ce que tu jettes là ? une clef ?

Lorenzo.

Cette clef ouvre ma chambre, et dans ma chambre est Alexandre de Médicis, mort de la main que voilà.

Philippe.

Vraiment ! vraiment ! cela est incroyable.