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garçons de ferme dînent à l’ombre ; la pelouse soulève son manteau blanchâtre aux rayons du soleil ; les arbres, entretenus par tes soins, murmurent religieusement sur la tête blanche de leur vieux maître, tandis que l’écho de nos longues arcades répète avec respect le bruit de ton pas tranquille. Ô mon Laurent ! j’ai perdu le trésor de ton honneur ; j’ai voué au ridicule et au doute les dernières années de ta noble vie ; tu ne presseras plus sur ta cuirasse un cœur digne du tien, ce sera une main tremblante qui t’apportera ton repas du soir quand tu rentreras de la chasse.



Scène VII

Chez les Strozzi.
LES QUARANTE STROZZI, à souper.
Philippe.

Mes enfants, mettons-nous à table.

Les convives.

Pourquoi reste-t-il deux sièges vides ?

Philippe.

Pierre et Thomas sont en prison.

Les convives.

Pourquoi ?

Philippe.

Parce que Salviati a insulté ma fille, que voilà, à la foire de Montolivet, publiquement, et devant son frère