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Cordiani.

Est-ce là ce que tu as à me dire ?

Damien.

Oui ; c’est à toi de te régler là-dessus.

Cordiani.

En ce cas, laisse-moi seul.

Il va se rasseoir. — Lionel et Césario passent.
Lionel.

Conçoit-on rien à cela ? Nous renvoyer, ne rien vouloir entendre, laisser sans vengeance un coup pareil ! Ce pauvre vieillard qui le sert depuis son enfance, que j’ai vu le bercer sur ses genoux ! Ah ! mort Dieu ! si c’était moi, il y aurait eu d’autre sang de versé que celui-là.

Damien.

Ce n’est pourtant pas un homme comme André qu’on peut accuser de lâcheté.

Lionel.

Lâcheté ou faiblesse, qu’importe le nom ? Quand j’étais jeune, cela ne se passait pas ainsi. Il n’était, certes, pas bien difficile de trouver l’assassin ; et, si l’on ne veut pas se compromettre soi-même, par mon patron ! on a des amis.

Césario.

Quant à moi, je quitte la maison ; je suis venu ce matin à l’académie pour la dernière fois : y viendra qui voudra, je vais chez Pontormo.