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der du neuf, puisque la nature elle-même en veut pour elle et en donne à tous.

Lionel.

Songes-tu à qui tu parles ?

André.

Ah ! ah ! déjà en train de discuter ? La discussion, mes bons amis, est une terre stérile, croyez-moi ; c’est elle qui tue tout. Moins de préfaces et plus de livres. Vous êtes peintres, mes enfants ; que votre bouche soit muette, et que votre main droite parle pour vous. Écoute-moi cependant, Césario. La nature veut toujours être nouvelle, c’est vrai ; mais elle reste toujours la même. Es-tu de ceux qui souhaiteraient qu’elle changeât la couleur de sa robe, et que les bois se colorassent en bleu ou en rouge ? Ce n’est pas ainsi qu’elle l’entend ; à côté d’une fleur fanée naît une fleur toute semblable, et des milliers de familles se reconnaissent sous la rosée aux premiers rayons du soleil. Chaque matin, l’ange de la vie et de la mort apporte à la mère commune une nouvelle parure, mais toutes ses parures se ressemblent. Que les arts tâchent de faire comme elle, puisqu’ils ne sont rien qu’en l’imitant. Que chaque siècle voie de nouvelles mœurs, de nouveaux costumes, de nouvelles pensées ; mais que le génie soit invariable comme la beauté. Que de jeunes mains, pleines de force et de vie, reçoivent avec respect le flambeau sacre des mains tremblantes des vieillards ; qu’ils la protègent du souffle des vents, cette flamme