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Rosemberg, bas à Barberine.

Hé ! quoi ! sans une parole… ? sans un regard qui m’apprenne mon sort ?

Barberine

Je crois que vous êtes un grand enchanteur, car il est impossible de vous garder rancune. Mes fermiers vont se mettre à table ; attendez-moi ici un instant. Je me délivre d’eux, et je reviens. — Allons, Kalékairi, allons.

Kalérairi

Kalékairi ne veut pas dîner.

Rosemberg, à part.

Elle veut rester, la petite Éthiopienne !

Haut.

Comment, mademoiselle, vous n’avez pas faim ?

Kalérairi

Non, je ne veux pas. Ils vous ont placé une cloche tout au haut d’une grosse tour, et quand cette machine sonne, il faut que Kalékairi mange. Mais Kalékairi ne veut pas manger ; Kalékairi n’a pas d’appétit.

Barberine, riant.

Viens, mon enfant, tu feras comme tu voudras, mais j’ai besoin de toi.

À part.

Je crois, en vérité, qu’elle serait capable de me surveiller aussi moi-même.