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patience, c’est moi qui vous recommande à lui. Le Roi vous recevra sous cet auspice. Puisque nos clairons vous ont réveillé dans votre château, et que du fond de votre solitude vous êtes venu trouver nos dangers, nous ne vous laisserons pas repentir d’avoir été brave et fidèle ; en voici pour gage notre royale main.

La reine sort. Ulric lui baise la main, puis se retire à l’écart.
Un courtisant

Voilà un homme mieux reçu, pour la première fois qu’il voit notre Reine, que nous qui sommes ici depuis trente ans.

Un autre

Abordons-le, et sachons qui il est.

Le premier

Ne l’avez-vous pas entendu ? C’est le comte Ulric, un gentilhomme bohémien. Il cherche fortune comme un nouveau marié qui veut avoir de quoi faire danser sa femme.

Le deuxième

Dit-on que sa femme soit jolie ?

Le premier

Charmante ; c’est la perle de la Hongrie.

Le deuxième

Quel est cet autre jeune homme qui court par là en sautillant ?

Le premier

Je ne le connais pas. C’est encore quelque nouveau