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cette pauvre fille n’avait rien. Comment donc ! mais c’est un élégant que mon oncle, monsieur le… le…

À Laurette.

Votre oncle est marquis, je crois ?

Laurette.

Oui,… monseigneur…

Le Prince.

Je me sens la tentation de quitter cette vieille prude d’Allemagne, et de venir m’établir ici. Ah ! diable, je fais une réflexion, on est obligé d’aller à pied. — Est-ce que toutes les femmes sont aussi jolies que vous dans cette ville ?

Laurette.

Monseigneur…

Le Prince.

Vous rougissez… De qui donc avez-vous peur ? nous sommes seuls.

Laurette.

Oui,… mais…

Le Prince, se levant.

Est-ce que par hasard mon grand guindé de secrétaire se serait mal acquitté de sa représentation ? Les compliments d’usage ont-ils été faits ? Aurait-il négligé quelque chose ? En ce cas, excusez-moi : je pensais que les quatre premiers actes de la comédie étaient joués, et que j’arrivais seulement pour le cinquième.

Laurette.

Mon tuteur…