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dans l’intérieur de toutes ces machines isolées, quels replis, quels compartiments secrets ! C’est tout un monde que chacun porte en lui ! un monde ignoré qui naît et qui meurt en silence ! Quelles solitudes que tous ces corps humains !

Spark.

Bois donc, désœuvré, au lieu de te creuser la tête.

Fantasio.

Il n’y a qu’une chose qui m’ait amusé depuis trois jours : c’est que mes créanciers ont obtenu un arrêt contre moi, et que si je mets les pieds dans ma maison, il va arriver quatre estafiers qui me prendront au collet.

Spark.

Voilà qui est fort gai, en effet. Où coucheras-tu ce soir ?

Fantasio.

Chez la première venue. Te figures-tu que mes meubles se vendent demain matin ? Nous en achèterons quelques-uns, n’est-ce pas ?

Spark.

Manques-tu d’argent, Henri ? Veux-tu ma bourse ?

Fantasio.

Imbécile ! si je n’avais pas d’argent, je n’aurais pas de dettes. J’ai envie de prendre pour maîtresse une fille d’opéra.

Spark.

Cela t’ennuiera à périr.