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Octave.

Non ; ils ont pris leurs précautions, et m’ont laissé prudemment seul.

Marianne.

Je le connais, je suis perdue ; et vous aussi peut-être. — Partons ! ils vont revenir tout à l’heure.

Octave.

Partez si vous voulez, je reste. S’ils doivent revenir, ils me trouveront, et, quoi qu’il advienne, je les attendrai. Je veux veiller près de lui dans son dernier sommeil.

Marianne.

Mais moi, m’abandonnerez-vous ? Savez-vous à quel danger vous vous exposez, et jusqu’où peut aller leur vengeance ?

Octave.

Regardez là-bas, derrière ces arbres, cette petite place sombre, au coin de la muraille : là est couché mon seul ami. Quant au reste, je ne m’en soucie guère.

Marianne.

Pas même de votre vie, ni de la mienne ?

Octave.

Pas même de cela. Regardez là-bas. Moi seul je l’ai connu. Posez sur sa tombe une urne d’albâtre, couverte d’un long voile de deuil, ce sera sa parfaite image. C’est ainsi qu’une douce mélancolie, etc.



FIN DES ADDITIONS ET VARIANTES.


Cette comédie a été imaginée, écrite et imprimée en moins de six semaines. Lorsque le drame d’André del Sarto eut paru