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Octave, traître Octave ! puisse mon sang retomber sur toi ! [Puisque tu savais quel sort m’attendait ici, et que tu m’y as envoyé à ta place, tu seras satisfait dans ton désir. Ô mort ! je t’ouvre les bras ; voici le terme de mes maux.]

Il sort. — On entend des cris étouffés et un bruit éloigné dans le jardin.
Octave, en dehors.

Ouvrez, ou j’enfonce les portes !

Claudio, ouvrant, son épée sous le bras.

Que voulez-vous ?

Octave.

Où est Cœlio ?

Claudio.

Je ne pense pas que son habitude soit de coucher dans cette maison.

Octave.

Si tu l’as assassiné, Claudio, prends garde à toi ; je te tordrai le cou de ces mains que voilà.

Claudio.

Êtes-vous fou ou somnambule ?

[Octave.

Ne l’es-tu pas toi-même, pour te promener à cette heure, ton épée sous le bras ?]

Claudio.

Cherchez dans ce jardin, si bon vous semble ; je n’y ai vu entrer personne ; et si quelqu’un l’a voulu