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aime [depuis un mois], qui s’attache à vos pas, qui mourrait de bon cœur sur un mot de votre bouche, celui-là vous déplaît ! il est jeune, beau, riche et digne en tout point de vous ; mais il vous déplaît ! et le premier venu vous plaira !

Marianne.

Faites ce que je vous dis, ou ne me revoyez pas.

Elle sort.
Octave, seul.

Ton écharpe est bien jolie, Marianne, et ton petit caprice de colère est un charmant traité de paix. — Il ne me faudrait pas beaucoup d’orgueil pour le comprendre : un peu de perfidie suffirait. Ce sera pourtant Cœlio qui en profitera.

Il sort.



Scène IV

[Chez Cœlio.]
CŒLIO, un domestique.
Cœlio.

[Il est en bas, dites-vous ? Qu’il monte. Pourquoi ne le faites-vous pas monter sur-le-champ ?]

[Entre Octave.]

Eh bien ! mon ami, quelle nouvelle ?

Octave.

Attache ce chiffon à ton bras droit, Cœlio ; prends ta guitare et ton épée. — Tu es l’amant de Marianne.