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Le garçon.

Ce qui vous plaira, Excellence. Voulez vous du Lacryma-christi ?

Octave.

Soit, soit. Allez-vous-en un peu chercher dans les rues d’alentour le seigneur Cœlio, qui porte un manteau noir et des culottes plus noires encore. Vous lui direz qu’un de ses amis est là qui boit tout seul du Lacryma-christi. Après quoi, vous irez à la grande place, et vous m’apporterez une certaine Rosalinde qui est rousse et qui est toujours à sa fenêtre.

Le garçon sort.

Je me sais ce que j’ai dans la gorge ; je suis triste comme une procession.

Buvant.

Je ferais aussi bien de dîner ici ; voilà le jour qui baisse. Drig ! drig ! quel ennui que ces vêpres ! Est-ce que j’ai envie de dormir ? je me sens tout pétrifié.

Entrent Claudio et Tibia.

Cousin Claudio, vous êtes un beau juge ; où allez-vous si couramment ?

Claudio.

Qu’entendez-vous par là, seigneur Octave ?

Octave.

J’entends que vous êtes un magistrat qui a de belles formes.

Claudio.

De langage, ou de complexion ?