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musiciens, à marquer moi-même la mesure, à les entendre chanter la beauté de Marianne ! Jamais elle n’a paru à sa fenêtre ; jamais elle n’est venue appuyer son front charmant sur sa jalousie.

Octave.

Qui est cette Marianne ? est-ce que c’est ma cousine ?

Cœlio.

C’est elle-même, la femme du vieux Claudio.

Octave.

Je ne l’ai jamais vue ; mais à coup sûr elle est ma cousine. Claudio est fait exprès. Confie-moi tes intérêts, Cœlio.

Cœlio.

Tous les moyens que j’ai tentés pour lui faire connaître mon amour ont été inutiles. Elle sort du couvent ; elle aime son mari et respecte ses devoirs. Sa porte est fermée à tous les jeunes gens de la ville, et personne ne peut l’approcher.

Octave.

Ouais ! est-elle jolie ? — Sot que je suis ! tu l’aimes, cela n’importe guère. Que pourrions-nous imaginer ?

Cœlio.

Faut-il te parler franchement ? ne te riras-tu pas de moi ?

Octave.

Laisse-moi rire de toi, et parle franchement.