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XXXII

À M. VÉRON.


Mon cher Véron,

Je viens d’être malade, et je le suis encore, ce qui m’a empêché d’aller vous voir. J’ai lu Carmosine, et j’ai été parfaitement content de la manière dont la pièce a été coupée et imprimée. Ce soir seulement, j’y trouve une seule faute, et le malheur veut qu’elle soit dans les vers. C’est à cette strophe « Depuis le jour où, etc. » Il y a :

Fût-ce un instant, je n’ai pas eu le cœur
De lui montrer ma craintive pensée,
Dont je me sens à tel point oppressée,
Mourant ainsi, que la mort me fait peur.

Il est bien clair que ces deux mots, mourant ainsi, sont une parenthèse, et que le sens doit se suivre ainsi : à tel point oppressée que la mort, etc.

Mourant ainsi est mis bien évidemment pour en mourant ainsi, — chose fort ordinaire et permise en vers. Or, au lieu de cela, je trouve imprimé :

Dont je me sens à tel point oppressée.

Avec un point ; et puis :

Mourant ainsi, que la mort me fait peur !