Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/346

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XXXI

À M. CHARPENTIER.


Janvier 1850.

Je suis vraiment désolé, mon cher ami, de voir que, pour grossir de quelques pages notre volume, nous imprimions des choses qui ne valent rien, et que je n’ai même pas voulu publier à vingt ans dans mon premier recueil. N’est-ce pas une faute bien réelle que nous faisons ? N’est-ce pas nous faire tort bénévolement ? N’y a-t-il donc pas moyen de composer un volume plus petit, et convenable ? ne le vendrait-on pas, fût-ce un peu moins cher ? Quant à moi, j’ai beau faire, je ne peux pas corriger ces Derniers moments de François Ier. Il y a dix-neuf ans que c’est au rancart. — Faites un effort, au nom du ciel ; laissez-moi ne donner au public que ce dont je puis être content. Vous me soulagerez d’un vrai fardeau.

À vous.
Alf. de Musset.

On pourrait penser d’après cette lettre que nous avions voulu exercer une sorte de pression sur Alfred de Musset pour réimprimer des vers qu’il avait condamnés ; on se tromperait fort. Nous lui en avions seulement fait la proposition par suite des demandes qui nous en avaient été adressées, et loin d’insister nous applaudîmes à sa résolution. Ch.