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XXVI

À SON FRÈRE, À ANGERS.


Mon cher ami,

Je t’envoie, pour ma mère, une espèce de factum auquel je n’ai pas pu comprendre grand’chose. En outre, j’ai une requête à te faire : un bon garçon et fort honnête, nommé Piot, part pour Venise, et il m’a demandé si je ne pourrais pas avoir de toi quelques mots de recommandation. Il voudrait ses entrées aux bibliothèques et même aux archives ; mais sans aucun but politique, ni même littéraire. Il s’occupe de dessins, de gravures, et il espère trouver quelque chose là. Je pense que tu peux lui rendre service sans aucun inconvénient. Il part dans huit jours. Je lui ai promis, non que je réussirais, mais que je t’en parlerais. — Je viens de passer deux heures à corriger tes épreuves, où il n’y avait que de très légères fautes, qu’il fallait pourtant relever. — Donne pour moi une grande poignée de main à notre nouveau frère ; embrasse ma mère ; dis à ma sœur que j’ai senti combien je l’aimais en la voyant partir. Je lui écrirai.