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XXI

À SON FRÈRE, EN ITALIE.


(Janvier 1843.)


Je sais, mon cher ami, que tu as fait bon voyage et que tu t’amuses, ce qui ne m’étonne point, bien que Hetzel dise qu’il n’y a que toi au monde capable de trouver du plaisir à voyager seul.

Pour ce qui me regarde, je te dirai que je suis raccommodé avec Rachel ; je l’ai rencontrée à souper chez Buloz et nous nous sommes donné une poignée de main. Tu sais qu’elle demeure sur le quai, comme le chevalier de la Marjolaine. C’est un gentil voisinage.

As-tu vu à Gênes ce beau jardin où il y a écrit sur la porte Hic mihi jucunda solitudo, amicitia jucundior ? c’est celui que préférait ton serviteur très humble. Madame Sand en parle dans les Lettres d’un voyageur. Il y a une fontaine en grotte délicieuse.

Je me porte très bien. Fais-en autant, amuse-toi surtout, et envoie-nous des nouvelles de Naples.

Alfred