XXI
À SON FRÈRE, EN ITALIE.
Je sais, mon cher ami, que tu as fait bon voyage et que tu t’amuses, ce qui ne m’étonne point, bien que Hetzel dise qu’il n’y a que toi au monde capable de trouver du plaisir à voyager seul.
Pour ce qui me regarde, je te dirai que je suis raccommodé avec Rachel ; je l’ai rencontrée à souper chez Buloz et nous nous sommes donné une poignée de main. Tu sais qu’elle demeure sur le quai, comme le chevalier de la Marjolaine. C’est un gentil voisinage.
As-tu vu à Gênes ce beau jardin où il y a écrit sur la porte Hic mihi jucunda solitudo, amicitia jucundior ? c’est celui que préférait ton serviteur très humble. Madame Sand en parle dans les Lettres d’un voyageur. Il y a une fontaine en grotte délicieuse.
Je me porte très bien. Fais-en autant, amuse-toi surtout, et envoie-nous des nouvelles de Naples.