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IX

À SA MARRAINE.


Vous vous trompez, ma chère marraine, en croyant que c’était sur vous que je comptais. Je n’avais vu, non plus que vous, dans la proposition du conseiller qu’une bonne volonté sans résultat possible. C’était mon ami Tattet qui devait retenir une loge, et il n’en a pas pu trouver. J’avais présumé ce que vous me dites du concert, d’après le récit de mon frère. — J’en aime encore moins Bériot, que je n’aimais pas, d’avoir sacrifié la jeune fille. Mais c’était à parier qu’il en arriverait ainsi.

Puisque mon idée de comparaison vous plaît, tâchez de réaliser votre bonne intention de me faire voir encore une fois Paulette (je tiens à l’appeler ainsi et non Pauline). Vous comprenez que, pour que ces choses-là signifient quelque chose, il faut que ce ne soit pas une amplification rimée sur une thèse qu’on devine. Il faut que ce soit senti à fond. Vous savez, d’ailleurs, que j’ai et aurai toujours la bêtise d’être consciencieux là-dessus. — J’aime mieux faire une page simple, mais honnête, qu’un poème en fausse monnaie dorée.

Pour la petite, comme on l’appelle au Théâtre-Français, je la connais passablement. Je voudrais croiser le fer avec Paulette pendant un quart d’heure, après quoi