Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/264

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La comtesse.

Vraiment ! votre sang froid me charme. Avez-vous encore là-dessus quelque théorie à votre usage ? Vous le voyez, M. de Valbrun n’a cru que trop facilement à votre lettre supposée, et, grâce à vos belles roueries, comme vous les appelez, je perds non seulement l’amour, mais l’estime du seul homme que j’aime.

Marguerite, à Prévannes.

Comment ! monsieur, vous me trompiez tout à l’heure ? Rien n’était vrai dans tout ceci ? Vous vous êtes joué de moi comme d’un enfant ?… Allez, c’est une indignité !

Prévannes.

Oui, oui, c’est une indignité ; mais, moyennant cela, vous m’avez avoué…

Marguerite.

Je ne l’ai pas dit.

Prévannes.

Non, mais je l’ai entendu.

À la comtesse.

Madame, mademoiselle Marguerite et moi, nous nous sommes enfin expliqués ensemble, et nous sommes parfaitement d’accord.

Marguerite.

Moins que jamais. J’étais tout à l’heure comme le baron ; maintenant je suis comme ma cousine. Jamais je ne vous pardonnerai.

Prévannes.

Vous me pardonnerez plus que vous ne pensez.