Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/250

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sible ?… quoi ! Édouard, mon ami d’enfance ! une pareille trahison ! Ah ! je suis accablé, je suis anéanti ! Qui l’aurait jamais pu prévoir ? Édouard, la comtesse, me tromper ainsi ! Voilà pourquoi il me raillait, pourquoi elle s’est enfuie. Oui, j’étais leur jouet, sans doute, leur passe-temps… Oh ! je me vengerai… je vais le retrouver… je lui demanderai raison… Non, non, je ferai mieux d’entrer ici, je veux lui dire en face… Ah !…



Scène XI


VALBRUN, MARGUERITE.
Valbrun.

C’est vous, mademoiselle Marguerite ! Venez, c’est le ciel qui vous envoie.

Marguerite.

Comment, le ciel ? c’est ma cousine. Est-ce que M. de Prévannes est parti ?

Valbrun.

Oui, il vient de partir… ah ! qu’il est heureux !… vous ne songez qu’à lui… vous l’aimez… Eh bien ! sachez donc…

Marguerite.

Oh ! je l’aime, je l’aime… halte-là ! Vous décidez bien vite des choses. Mais qu’avez vous, bon Dieu ? Vous me feriez peur.