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ment, comme d’un chiffre dans ton calcul. Il est fâcheux que j’aie eu le temps de réfléchir la nuit dernière, que ta comédie soit prévue et que ce mariage que tu as imaginé pour te dispenser d’obéir…

Faustine.

Imaginé, mon frère ?

Michel.

Oui, ma sœur, nous nous attendions à cela.

Faustine.

Imaginé !… Voici un anneau…

Elle lui montre un anneau à son doigt.
Michel.

Si le pareil existait quelque part, malheur à la main qui le porterait !

Faustine.

Malheur ! dis-tu ?

Michel.

Malheur et mort ! Mais ce n’est qu’un jeu, un ridicule mensonge.

Faustine.

Michel, j’aime et je suis aimée.

Michel.

Non, non !

Faustine.

J’aime et je suis aimée ! Si tu n’entends pas que c’est mon cœur qui parle, c’est que le tien n’a jamais rien dit.

Michel.

Jure-le.