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Visconti.

Je n’en ai vu que les hasards, madame, et, s’il en est de cruels, il y en a d’heureux, puisque j’en ai pu trouver un qui me permet d’être à vos pieds.

Faustine.

Vous venez de Milan, seigneur. Comment se porte la princesse Valentine ?

Visconti.

Elle nous a quittés pour toujours. Nous espérions en vain la revoir ; elle veut rester duchesse d’Orléans.

Faustine.

Je connais sa devise, seigneur !

Visconti.

Elle est un peu triste.

Faustine.

Il est vrai « Rien ne m’est plus… plus ne m’est rien… » Elle est triste, mais digne d’elle.

Visconti.

C’est celle d’un cœur brisé.

Faustine.

C’est celle d’une âme vaillante.

Visconti.

Cependant ses amis voudraient l’en voir changer.

Faustine.

Êtes-vous sûr que ce soient ses amis ?

Visconti.

Je crois être du nombre de ceux qui l’aiment le mieux.