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HUBERT PARRY

funèbre The Glories of our Blood and State, la Gloire de notre Sang et de notre Pays, de James Shirley (1883) et l’ode Blest Pair of Sirens, Sirènes sacrées, Musique et Poésie, de Milton, (1887) qui est regardée généralement comme le chef-d’œuvre de Parry. Malgré son développement peu étendu cette composition fait admirer un style large et vigoureux. Écrite en chœur à huit parties l’élévation de la pensée musicale et la richesse de l’harmonie rappellent en maint endroit la grandeur imposante des chœurs de l’oratorio de Handel Israël en Égypte[1]. Le succès encourageait Parry à des efforts plus audacieux, et, en 1889, il écrit un grand oratorio Judith ou la Régénération de Manassès[2] suivi de deux autres d’une inspiration aussi grandiose, Job (1892) et le Roi Saül (1894). Ces trois œuvres renferment d’admirable musique et ont permis au compositeur de dévoiler à la fois sa force et sa faiblesse. La fermeté de son style apparaît à sa plus haute qualité dans la partie chorale ; mais, il réussit moins lorsqu’il écrit pour voix soli. Parry, il faut l’avouer a peu de puissance dramatique ; il ne possède pas à un degré suffisant le don de caractérisation des personnages et ses oratorios plutôt monotones manquent du contraste et de la variété nécessaires au chant et à la mélodie. Il convient toutefois de faire une juste exception en faveur de Job où, dans un monologue émouvant, le patriarche épanche sa dou-

  1. Israël en Égypte, oratorio écrit en 1738.
  2. Manassès, roi de Juda (706-639 avant J.-C.), qui fit périr le prophète Isaïe pour le punir de ses remontrances, et se convertit à la fin de son règne pour réparer ses fautes.