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HUBERT PARRY

Gloucester, montre déjà le musicien en possession d’un style vigoureux et expressif. Depuis le temps de Haëndel[1] les compositeurs anglais n’avaient réellement réussi que dans la composition de la musique de chœurs. Parry, qui héritait de ses devanciers l’art de manier des masses chorales imposantes, y joignait le sens précieux de la juste déclamation lyrique. Il avait acquis cette rare qualité par l’analyse attentive des œuvres de Wagner dont Dannreuther, qui professait pour le maître allemand un véritable culte, avait été l’un des premiers apôtres. La forte éducation musicale du jeune Parry donnait un intérêt particulier dans le monde de la musique à son Prométhée délivré qui, en cette circonstance, pouvait être considéré comme une leçon nécessaire et profitable aux compositeurs anglais.

Au temps où son œuvre apparut la musique anglaise ne montrait qu’une faible vitalité. Elle ressemblait pour ainsi dire, au cours tranquille d’une étroite rivière que la hauteur de ses rives rend invisible au reste du monde. Les musiciens anglais, à cette époque, semblent n’avoir eu d’autre ambition que de produire des compositions imitées de Mendelssohn[2] et telles que les oratorios de Macfarren nous procurent un exemple choisi. Le trait du dessin musical, mais, hélas ! non l’inspiration d’Élie[3], était reproduit

  1. Haëndel (Georges-Frédéric). Compositeur de musique allemand (1685-1759).
  2. Mendelssohn-Bartholdy (Félix). Compositeur de musique allemand (1809-1847).
  3. Élie, oratorio de Mendelssohn, 1846. — Élie, prophète hébreu (900