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FRÉDÉRIC DELIUS

taisie-ouverture pour orchestre Over the hills and far away[1], Au-delà des Collines (1893) et d’un Concerto pour pianoforte en ut mineur avec accompagnement d’orchestre (1897) qu’il a d’ailleurs revu et récrit plus tard entièrement. Delius faisait l’épreuve, comme beaucoup d’autres compositeurs avant lui, que si écrire de la musique est une chose, la faire jouer en est une autre. Il avait alors acquis la technique de son art et n’éprouvait aucune difficulté pour donner à ses idées l’expression musicale. Son isolement lui rendait toutefois difficile la réunion d’un auditoire qui aurait pu l’apprécier ; ses manuscrits passaient en vain d’un chef d’orchestre à un autre. Nulle part il ne rencontrait la sympathie, ni une intelligence capable de le comprendre et de s’intéresser à son inspiration.

Il était à plusieurs égards en avance sur son temps. Instruit dans son art avec indépendance, Delius avait des théories particulières sur l’harmonie et l’orchestration qui étaient en opposition avec l’enseignement académique. La hardiesse de ses idées et sa désinvolture à l’égard des conventions régnantes le mettaient dans une posture désavantageuse et, de toutes parts, ne lui rapportaient que rebuffades et déception. Enfin, il parvint à trouver heureusement dans Dr Haym, chef de la Musique de la ville d’Elberfeld, en Westphalie, un ami éclairé qui devait rendre un service signalé à sa cause.

En 1897, Haym fit exécuter Over the hills à un con-

  1. Ueber die Berge.