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ETHEL SMYTH

Après les Naufrageurs, miss Smyth publia des compositions d’une importance moindre et dont la meilleure est une ballade chorale : Hey nonny no, refrain sans aucun sens précis sur un poème anonyme Élisabéthin[1]. Le compositeur a pris pour épigraphe de son œuvre les deux vers

Sied-t-il bien de danser et chanter
Lorsque les cloches de la Mort résonnent ?

et en a fait le thème d’une Danse macabre en forme de chœur écrite avec un ingéniosité remarquable et qui suggère l’idée grotesque et terrible que l’on avait de la mort au moyen-âge. Miss Smyth a composé aussi dans ces derniers temps une série chorale sur le sujet de l’émancipation de la femme. La Marche des femmes qui est devenue la Marseillaise adoptée par le parti du suffrage de la femme en Angleterre est chantée avec enthousiasme dans tous meetings des suffragettes du Royaume-Uni.

En juin 1910, l’Université de Durham[2] a conféré à miss Smyth le grade de docteur en musique, ce qui prouve que, même dans son pays natal, son talent musical est apprécié à sa réelle valeur. En Allemagne, elle jouit aussi d’une réputation artistique justement méritée.

Je remercie sincèrement la Revue du Temps Présent de l’accueil bienveillant fait à cet article, et je suis heureux de pouvoir ainsi faire connaître une artiste

  1. Élisabéthin. Poème produit au temps de la reine Élisabeth, fille de Henri viii d’Angleterre et d’Anne de Boleyn (1533-1603).
  2. Durham. Ville chef-lieu du comté de Durham, sur la rivière Tees.