Page:Musiciens Anglais Contemporains, Streatfield-Pennequin.pdf/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
42
ETHEL SMYTH

un effet musical d’une intensité remarquable. Puis vient la scène lyrique la plus exquise de l’œuvre, le duo d’amour entre Heinrich et Röschen, inspiration d’une superbe beauté qui, par une gradation d’une largeur et d’une dignité pleines de noblesse, s’élève à l’invocation de la Forêt[1] :

Ô Forêt sacrée, entends nos voix.
Du mal près de nous sauve ton sang.
Veille sur nous confiants,
Abrités sous ta voûte.
Ô mère, ta verte nature
Inspire un grand amour,
Un éternel et tendre amour !
Compagne de notre enfance et de nos jeux,
Nous implorons ton égide tutélaire
Que ton charme aide à guider nos cœurs !
Ombrage chéri et sûr.
Du péril caché garde-nous.
Forêt, protège tes enfants !

Cette musique possède une force irrésistible d’émotion, et la seule critique qui puisse être faite est que ces amants ont peut-être un accent trop héroïque pour leur rusticité. L’entrée d’Iolanthe ingénieusement amenée précède le duo de la séduction d’Heinrich, qui est un morceau d’une couleur remarquable. La scène qui suit entre Iolanthe et le jaloux Rudolf est le point faible de l’opéra et pouvait être supprimée sans dommage[2]. Le landgrave est un personnage qui n’ajoute rien à l’intérêt du drame. Après que Heinrich a repoussé les avances d’Iolanthe, l’action est au sommet de sa gradation émouvante et ne peut plus

  1. Scène iv.
  2. Scène vi.